Le Cyberespace, sa non-linéarité et sa lacunarité.

De mon point de vue, nous avons deux principales caractéristiques du cyberespace, sa non-linéarité et sa lacunarité. C’est un espace élargi sans vraie ligne de contact, dans un milieu fortement hétérogène aux multiples acteurs qui sont surtout des non-combattants.

Ce n’est pas une zone vide de population et c’est un milieu principalement mis en œuvre avec du matériel civil: le champ d’opération est essentiellement civil et utilisé par les civils. La cyberconflicatualité fait donc appel aux opérations au milieu de la population.

Quand nous savons qu’il est déjà difficile d’y appliquer un contrôle en temps de paix, en temps de guerre où tout est moins évident la définition d’un pouvoir légitime qui en serait capable est peut-être pensable sur de petites zones, mais utopique sur l’entièreté du cyberterrain.

L’attaquant peut être partout, venir de partout, positionner sa base d’assaut partout, imposer de pouvoir passer à l’attaque en n’importe quel point du cyberespace, y compris sur les zones que nous contrôlons mal, peu ou pas.

Il faut aussi noter que notre notion de frontière physique trouve difficilement un écho dans le cyberespace. Un cyberespace purement national est une spéculation, la territorialité n’est pas évidente.